Concert "les Mécréants"
du 19 nov. 2022 à 19:00 au 19 nov. 2022 à 23:55
Quand le chanteur et guitariste Christophe Vandeputte (alias Kriss Electro ou Chris Talldark, au gré de ses productions) rencontre en 1980 le batteur Roland Duval, il n’a que 17 ans et l’autre 24.
Chris, alors nourri au rock des 60’s et des 70’s, celui de son époque, trouve auprès de Roland un impressionnant aîné dont l’immense culture s’étend bien au-delà des sons qui séparent le A de John Adams du Z de Bernd Alois Zimmermann.
Auteurs-compositeurs, ils décident tous deux de monter un workshop, electrOZorus, tout en continuant de participer à d’autres projets dans lesquels il leur arrive de se retrouver et de jouer ensemble, comme ce fut le cas pour le dernier album de Lio, Lio canta Caymmi, dont Chris est l’arrangeur et le réalisateur.
C’est au cours d’une de ces diverses collaborations qu’en 1989, exécutant une oeuvre originale commémorant le bicentenaire de la Révolution française, ils font la connaissance du bassiste émérite Éric Plantain dont le vaste bagage musical a déjà tout pour les séduire. En effet, si Éric a tourné entre autres avec des vedettes comme Christophe, Jean-Félix Lalanne, Francis Lalanne, C. Jérôme ou Jeane Manson, il fut également membre d’Art Zoyd en 2000, le temps de participer à la création de l’album u∙B∙I∙Q∙U∙e, et d’Univers Zéro de 2000 à 2008, ce qui n’est pas pour déplaire aux trois autres !
Aux trois autres, ai-je dit ? — Oui ! car un quatrième larron entre en scène pour constituer le groupe Les Mécréants ; il s’agit de Mickaël Duvieilbourg, un type tout autant passionné par le blues le plus rural que par le rock progressif le plus sophistiqué. Mick fut dans la région valenciennoise le chanteur-harmoniciste des groupes Old Virginia, Carbur, Mosquito Coast et Palissandre, et c’est à l’occasion de ses prestations au sein de ce dernier, entre 2014 et 2018, que Chris, intéressé par les qualités de sa voix au timbre grave et résolument rock'n'roll, eut l’envie d’écrire et de composer pour lui.
Le groupe se forme au lendemain du confinement, au mois de mai 2021, autour d’un projet d’album-concept: l’histoire d’un desperado, anonyme héros romantique, sombre anar, seul car malchanceux en amour, ballotté par les événements, acculé aux portes de l’enfer avant de mourir, abattu par la répression, tel le Soldat inconnu, et s’exprimant encore au-delà de sa propre mort, incarnant un peu le rock lui-même qu’on dit fini depuis des lustres alors qu'il n'a de cesse de faire des petits. Cette histoire de sexe, de révolte et d’amours contrariées, c'est l'histoire du blues ; elle s’installe en filigrane à travers treize morceaux nerveux évoquant chacun par leur style musical quelque thème mythique et incontournable, inscrit dans la mémoire collective, entre la marge et la masse.
Quant au nom du groupe Les Mécréants, il est comme une évidence, vu le prénom des quatre personnages qui le composent ; il est celé dans l’acrostiche : M comme Mick, É comme l’Éperluette (&) qui relie le chanteur à l’orchestre, C comme Chris, R comme Roland, É comme Éric, et ANTS tel un adjectif verbal substantivé, c'est-à-dire quelque chose qui participe au présent. Enfin, la mécréance n'est-elle pas la qualité originelle de tout homme libre ? Ne fautil pas mécroire pour douter ? Ne doit-on pas douter pour être dans le vrai, ne serait-ce qu’un instant ? Loin de la satisfaction confortable et béate qu'offre ce qui paraît vraisemblable et probable ? Loin des apparences, de l’intolérance et du dogme ?...
Il est donc de toute première instance que vous couriez les écouter !

publié le 20/10/2022
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